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La faute au négatif
24 mai 2010

Sans E, la police disparaît

ping_pong

                                                                                                                                                                                                                                      Se balader au soleil, un matin de décembre, pour une fois qu'il y a du soleil.
Dans le bar, rouge bordeaux, ambiance trop calme et contraste de température.
Je préfère l'air glacé du dehors, alors je sors.
Je déambule le long des rues, je me laisse guider par les diverses indications objectives de l'environnement. Il est bon ce soleil.
Petit bonhomme vert,  je traverse. Un nom de rue sympathique, "rue du Pré vert", je m'y engage.
Forcément je tombe sur un vieux monsieur, pipe au bec, avec ses chats, l'un sur l'épaule, l'autre qui poursuit son ombre.
Je lui récite la poésie laborieusement apprise à l'école, celle des deux escargots qui vont à un enterrement mais voilà le soleil, le soleil qui leur dit : Mademoiselle vos papiers, s'il vous plaît!
Le cœur se cogne très fort contre mes côtes, plusieurs fois, parce que j'ai l'impression d'un déjà vu et qu'il se termine mal.
Deux gendarmes ou policiers me demandent mes papiers en pleine rue, sans raison...
Je regarde mes habits, peut-être suis-je trop visible...ou nue?
Non, j'ai des bottes, vertes grenouilles soit, mais rien de choquant.
Un imperméable Colombo trouvé aux fripes pour un euro, normal.
Je sens qu'il y a un chandail en dessous et mon pantalon n'est pas décousu.
Alors quoi? Simple vérification.
Vérification de quoi? De votre identité.
Au cas où je l'aurais oubliée. Justement je ne l'ai pas sur moi mon identité.
Il va falloir vous suivre messieurs?
Je ne comprends pas et on me fait bien sentir qu'il n'y a rien à comprendre.
Après tout c'est légal, on est dimanche et je suis...nue sous mon pull, y'a la rue qu'est maboule, jolie môme?
Je ne peux pas m'empêcher de faire des connexions, je réponds en chantant, agaçant : pas bon pour moi.
Mais c'est plus fort ma petite rébellion est commencée et elle a choisi l'auto dérision : mauvais pour moi.
Le vieux monsieur n'est plus là, mais si, il est encore là, il s'approche et il demande après un courtois bonjour, ce qui se passe.
Les policiers semblent le connaître, aimable bonjour, ils lui exposent leur rapport.
Je reste muette pour ma défense, à dire vrai, je médite sur la situation présente, chose que je fais rarement.
Inspecteur Derrick, je pense? Non pas allemand, pas de grosses lunettes.
Les deux policiers s'en vont comme ils sont venus, toutes sirènes hurlantes, une urgence salvatrice.
Le vieux monsieur me regarde et sourit...il est pataphysique ce sourire.

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