Ma Coco

Coco feint de sentir le brûlé
Dans la cuisine le dîner mijote
C'est pas grand chose
Mais ça sent bon
Coco a rapporté une bouteille de vin
Elle dit que c'est son père qui l'a mise en bouteille
Elle aime inventer des histoires aux objets
Et la bouteille n'est plus bouteille mais veillée sous les pommiers
Un été 68
Avec son opinel Coco sculpte le liège
Les petites sont ravies
D'autant plus que la serviette papier
Devient robelette pour poupée de bouchon
Coco reste tard dans la nuit
Sans sa voix qui tonne du salon à notre chambre
Jamais je ne pourrai m'endormir
Et pourtant je lutte avec le sommeil
Pour l'entendre jusqu'au bout
Jusqu'à son départ
Où je prévois de me lever
Simulant une envie
Le prétexte à un dernier baiser du soir
Mais sa voix enfumée et son rythme
Me coulent dans le coton
Je m'endors sans retenue
Le matin je crois qu'elle est toujours dans le salon
Mais son long châle n'est plus pendant au crochet
Je l'espère bientôt de retour
Dans mes nuits