Migrant migraineux
Les chevaux dans mes cheveux galopent
C'est une vaste prairie où poussent des coquelicots
Les enfants m'apprécient parce que j'oublie toujours de dire merci quand
il le faut je dis merci inopinément
Les chevaux continuent leur course mais ralentissent à la vue du
précipice de ma tempe
Le sol est humide à cet endroit c'est glissant pour leurs sabots
J'ai couru tout à l'heure alors je transpire je pensais louper le train
mais finalement il n'est jamais arrivé
Les chevaux hennissent de frustration parce que la côte est raide de mon
cou aux épaules
Je pourrais peut-être me frotter la joue contre le ravin pour les aider
un peu
Rosalie m'a offert des fleurs ce midi en me disant bon appétit peut-être
à cause des pissenlits
Les chevaux sont fous ils cavalent le long de mon bras
La pente est douce car mon bras repose sur l'accoudoir mais si je
m'étire ils risquent d'être surpris
Mais je suis dans mes absences les yeux dans le vague j'observe la mer
Les chevaux ont traversé le dos de la main, au pas, chacun continue seul
son chemin le long de mes doigts
Puis s'immobilisent sur l'ongle, crinière au vent
Sur le clavier ils s'expriment kataklop kataklop kataklop kataklop...